Pourquoi
le Texas ? Etrange non ? Ce n’est pas vraiment la première direction
touristique du monde… C’est tout simplement parce qu’à San Luis Potosi au
Mexique, beaucoup de jeunes (ou moins jeunes) ont fait des allers-retours vers
cet état américain. Je voulais donc comprendre pourquoi il paraissait si
attrayant et prendre connaissance des réalités sur place, en particulier dans
les quartiers populaires.
J’ai
passé la frontière le 2 janvier 2012 avec une famille mexicaine vivant à San
Antonio. Les enfants de la famille parlent certes l’espagnol, mais sont plutôt de
culture étasunienne. Leur accueil a été très chaleureux. Ils vivaient dans un
quartier résidentiel de « bon niveau ». Ils m’ont montré le
centre-ville et les vestiges mexicains tels que « Las Missiones »,
des églises et sanctuaires fondés jadis par les espagnols. J’ai aussi pu en
savoir plus sur l’histoire de la bataille d’Alamo.
Après
quelques jours, j’ai filé à Austin, la capitale du Texas. Pour information, les
bus étasuniens sont beaucoup plus chers que les lignes mexicaines pour un
service et un confort médiocres. Ici, la voiture est tellement commune qu’il
faut être pauvre pour voyager en bus. La faune présente dans les bus est donc
intéressante à observer…
Austin
est la ville que tous les texans vous recommanderont. De petite taille et
pourtant la capitale politique du Texas, elle est très connue pour sa
convivialité et sa « 6th Street » remplie de bars et de restaurants
où il fait bon faire la fête. Je me suis arrêté à Austin pour rendre visite à
un ancien ami de l’université de San Luis Potosi qui était là-bas pour les
fêtes et faire des emplettes. Nous avons fait le tour de la ville pour acheter
via « craiglist.org » des produits qu’on lui avait demandé au
Mexique, tels que des télécommandes de « Wee », des enceintes ou
autres... Il a vécu plusieurs mois dans cette région, il maîtrise donc
l’anglais et sait se déplacer. Il m’a aussi fait découvrir la cuisine tex-mex,
un mélange de bonnes choses mexicaines avec du gras américain. Bof bof… Mon
objectif étant de découvrir les réalités des quartiers populaires texans,
notamment pour y rencontrer des mexicains, nous sommes passés rapidement par
une zone « mal réputée » appelée « La Maldita Vecindad »
(« Le mauvais voisinage). Sur le parking, des gros pick-up, quelques
voitures un peu plus abîmées, plus de déchets à traîner dans les rues que la
normale. Pas de graffiti, pas de bande à tenir les murs, un habitat en relatif
bon état. Il m’a dit qu’à Austin, il n’y avait pas vraiment de ghettos…
Après
quelques jours, j’ai donc pris la route vers la région de Dallas / Fort Worth
Metroplex, un regroupement de villes étendu sur 24 000 km2 pour une population
de plus de six millions d’habitants. Il s’agit de la plus grande région
métropolitaine du Texas, la 4ème des Etats-Unis et la 44ème
du monde. Trouver des quartiers populaires dignes de ce nom allait donc pouvoir
être plus facile…
Mon
premier contact trouvé sur couchsurfing.com
était Frank. Il parle anglais et connaît des zones latinos et populaires. Il
m’a récupéré directement à la station de bus, puis m’a emmené faire un tour
dans plusieurs endroits de cette énorme zone métropolitaine. Travaillant le
lendemain, il m’a déposé dans un des pires quartiers de Fort Worth appelé Stop
Six.
Au
Texas, on a de l’espace… Alors c’est très rare de vivre dans des appartements.
Les quartiers populaires sont en fait d’immenses zones résidentielles, où
l’argent manquant, les maisons en bois d’un certain âge commencent à pencher de
tous les côtés. Dans ce quartier de Stop Six, on trouve des chevaux, les
jardins servent aussi à entreposer du matériel récupéré. La majorité des
habitants y est d’origine afro-américaine, mais il y a aussi de nombreux
hispaniques. J’ai donc passé la journée à me promener à pied dans ce grand
quartier. J’ai été impressionné par le nombre de maisons abandonnées. Les
habitants n’ayant plus d’argent suite à la perte de leur emploi par exemple,
décident de fuir pour éviter que les banques ne saisissent l’ensemble de leurs
biens. Il reste aussi des carcasses de maisons brûlées. Un univers assez
étrange…
J’ai
rencontré un afro-américain qui m’a proposé de me faire découvrir son quartier.
Je ne me suis pas méfié, pensant que les Etats-Unis sont un pays plus sûr que
le Mexique. Nous avons pris son vieux pick-up bleu aux jantes chromées pour
aller dans d’autres quartiers. Puis il m’a présenté rapidement à des
« amis » à une station service qui m’ont embarqué dans leur véhicule.
Le jeune passager voulait apprendre à faire des photos. Je lui ai prêté mon
appareil. Nous nous sommes arrêtés sur un parking, le chauffeur voulant vendre
des produits aux passants. Le jeune est sorti de la voiture avec mon appareil.
Je l’ai suivi. Le chauffeur a repris sa voiture, la jeune a jeté l’appareil
dans le véhicule et sans que j’ai pu avoir le temps de réellement comprendre le
pourquoi du comment, essayant de m’accrocher désespérément à la fenêtre du conducteur.
Ils ont pris la fuite me laissant seul sur un parking dans un endroit inconnu
de la ville…
Bienvenu
dans les quartiers texans… Lors de mes différents voyages au Mexique, en
Amérique Centrale ou en Colombie, il ne m’était encore jamais arrivé quelque
chose comme cela. Ca m’a donné une grande claque…
Sur
le coup, je ne savais plus trop quoi faire, quoi penser… Un peu plus tard, je
croise une voiture de police qui me raccompagne en lieu sûr dans le quartier,
en attendant que Frank vienne me chercher après son travail. C’était mon
deuxième jour à Fort Worth, la deuxième plus grande ville de l’agglomération de
Dallas… J’avais envie de partir vite de ce drôle de pays.
C’était
ma faute de faire confiance ainsi à des inconnus, de monter dans leurs voitures,
d’avoir mon appareil photo lors de la première découverte d’un territoire
inconnu, mais surtout de me promener seul et à pied dans un tel endroit.
Frank
m’a aidé à racheter un appareil photo similaire, mais suite à cette dépense, il
était inenvisageable pour moi de louer une voiture ou de dormir dans un motel
bon marché loin de tout, voire de louer une chambre dans un quartier.
D’ailleurs, cette expérience dans le quartier de Stop Six m’avait bien
refroidi… Les jours suivant, j’ai voyagé de maisons en maison entre Fort Worth
et Dallas. Les personnes qui m’hébergeaient vivant dans des zones
résidentielles, cela limitait fortement ma mobilité et je partais découvrir la
zone à pied, sans trop savoir où aller et sans jamais pouvoir rentrer en
contact avec la communauté mexicaine. Chaque jour qui passait me faisait
découvrir une réalité de vie qui me dégoutait…
Ici, il faut avoir des dollars, sinon on n’est rien. Et la vie coûte
cher. Pour manger dans un fast food, la nourriture la moins cher, il faut compter
8 dollars et on en ressort avec le ventre qui fait mal. Je ne comprenais pas
pourquoi, avec tous les problèmes de santé et de surpoids du peuple américain,
ils continuent à avoir cette tradition culinaire malsaine. On aime bien aussi
montrer ses signes extérieurs de richesse, parfois d’une manière assez
délirante. J’ai passé une soirée d’anniversaire dans une suite d’hôtel où les
filles étaient habillées en princesses à mini-jupes. La soirée a mal tourné car
une fille n’arrêtait pas de demander à tous les invités de la cocaïne. Ca s’est
terminé à 1h du matin, avec des cris, des pleurs et des insultes…
Et puis, il faut une voiture pour aller d’un point A à un point B.
Les transports publics sont très mal développés, voire parfois inexistants,
notamment à cause des lobbys pétroliers qui prônent l’usage des grosses
cylindrées. Sans voiture, on se sent impuissant, comme un grain de sable au
milieu d’un désert. Dans les centre-ville, ce ne sont pas les ruelles telles
qu’on peut les voire en Europe ou en Amérique Latine, mais de grands boulevards
ornés de buildings immenses. Je sentais comme un malaise dans cet environnement
aseptisé et déshumanisé. Aussi, du fait de ce mode de vie, les rencontres sont
bien plus difficiles à provoquer, si ce n’est avec les mendiants qui harcèlent
à chaque coin de rue pour soutirer quelques dollars.
Et puis, il y a les armes... Ici au Texas, beaucoup revendiquent ce
deuxième amendement de la constitution américaine comme un droit inaliénable.
Un couchsurfeur m’a emmené à un
« gun show », une foire aux armes géante où on trouve de tout :
du révolver au fusil à pompe en passant par la carabine vintage, du couteau au
sabre et pas mal de reliques nazi. Les photos étaient malheureusement
interdites… Les visiteurs étaient comme des enfants dans un magasin de bonbons.
Là encore, je ressentais un certain malaise…
C’est
à ce gun show que j’ai décidé pour la
première fois de m’acheter une bombe lacrymogène pour éviter qu’un incident ne se
reproduise. J’ai appris plus tard que cette arme de défense pouvait m’apporter
plus de problèmes qu’assurer ma sécurité, car ici tout le monde est armé et
bien sûr, les pistolets sont chargés. Une bombe lacrymo provoque un revolver et
un revolver amène un fusil à pompe. J’étais encore plus mal à l’aise… Je me
sentais ici en plus grande insécurité qu’au Mexique… Ici, si on pénètre sur une
propriété (privée), ne serait-ce qu’un jardin, le propriétaire est dans son
droit total de tirer et de tuer la personne pour sa propre sécurité, sans qu’il
soit jugé pour homicide involontaire. Vraiment flippant… J’ai donc eu de la
chance d’une certaine manière lorsqu’on m’a volé mon appareil photo… Une
voiture est un espace privé…
Grâce
à ce business des armes, celles-ci sont envoyées au Mexique et ainsi favorisent
la guerre de la drogue. Pas étonnant que les cartels soient aussi puissants et
fassent des ravages, surtout quand certains groupes comme les Zetas ont été
formés par les « meilleures » autorités américaines…
Et puis, il y a la religion… De nombreuses églises ornent tous les
quartiers, qu’ils soient riches ou pauvres. La vision de Dieu et de Jésus,
comme moyen de communiquer directement avec Dieu me paraît assez folle… Le jour
de Martin Luther King, des jeunes m’ont accosté dans la rue. Voyant que je
n’étais pas forcément très éduqué à leur manière de concevoir les choses, ils
ont priés pour moi en faisant un cercle d’énergie spirituelle. Dans une autre
maison, nous avons prié en se tenant les mains avant de manger. Je n’ai rien
contre et je respecte les visions de chacun, mais je me suis senti un peu comme
dans un film. Cependant, la bonne chose des églises ici, c’est qu’elles
permettent aux personnes de se rencontrer dans une société où tout est fait
pour être enfermé chez soi ou dans sa voiture. Cela aide notamment les nouveaux
arrivants à s’intégrer, mais ils peuvent parfois tomber dans des églises un peu
louches, comme celle de la « Southern Baptist Convention » dont le
siège est dans cette agglomération. Pour lutter contre la crise, certains
politiques invitent à prier, parfois dans des stades, pour que ce problème
puisse se résoudre. Selon l’Eglise Baptiste, ce n’est pas forcément si grave
que le monde se dégrade de plus en plus, car ainsi Jésus reviendra plus vite
sur Terre pour les sauver. Et on y croit dur comme fer…
Et puis, il y a le racisme... Nous sommes dans l’Etat le plus
conservateur des Etats-Unis. Les blancs dominent la société, au niveau
économique et politique. Ils craignent énormément l’immigration mexicaine et
font tout pour faire évoluer les lois. Il y a encore quelques décennies, la
communauté noire ne pouvait rentrer dans les mêmes lieux que les blancs. Ils y
avait même des écriteaux à l’entrée de certains magasins, les mêmes que ceux
qu’on pouvait voir dans l’Allemagne nazie contre les juifs. La société ne se
mélange que très peu, surtout dans les classes populaires. Les noirs, hispanos
ou blancs vivent séparément et chacun craint l’autre. Ce sont les hispanos ou
les noirs qui font tout le sale boulot, notamment l’été sous un soleil de
plomb. On les utilise, mais on veut les renvoyer chez eux et on leur fait peur.
Je retrouve beaucoup de similitudes aux réalités françaises, mais à une échelle américaine, excessive et extrême…
Pour
ici, le Mexique apparaît comme un pays arriéré. Les mexicains vivant ici depuis
deux ou trois générations rejettent les nouveaux arrivants. Les nouveaux
arrivants font tout pour s’américaniser au plus vite et ainsi s’intégrer dans
cette société malade et en perte fondamentale de valeurs.
Et puis, il y a l’ultra-libéralisme... Ici les syndicats sont très
exceptionnels. On peut employer et licencier
quelqu’un du jour au lendemain. Il n’y a presque pas de loi commerciale,
sociale ou environnementale. Le soutien social aux plus démunis est dérisoire.
Certains texans en sont fiers, cela est pour eux LA solution pour que
l’économie soit encore plus dynamique. Beaucoup veulent retrouver le
capitalisme des années 30 et sont fermement opposés aux réformes sociales
d’Obama qui ne peuvent mener l’économie du pays qu’à la ruine. Dans cette
société individualiste, il faut avoir de l’argent pour se faire soigner. On n’a
le droit qu’à 10 jours de vacances par an, les arrêts-maladie n’existent pas
quand on n’a pas d’assurance. Au Mexique, l’argent n’est jamais un problème. On
trouvera toujours quelqu’un qui pourra nous aider, nous dépanner. Ici, c’est
plutôt marche ou crève…
Ici,
tout rime avec l’argent. Cultiver des OGM est rentable, donc on n’hésite pas à
le faire et à nourrir sa population avec. Même dans les écoles, on nourrit sans
complexe les enfants, qui sont pourtant le futur de la nation, avec des
produits génétiquement modifiés. Certains lobbies gagnent de l’argent, alors
pourquoi se poser des questions existentielles tant que cela est
rentable ?? Le Texas et la puissance de son économie sont connus pour
l’extraction de gaz de schiste. Ici, lorsqu’on a un terrain, on est également
propriétaire du sous-sol. Alors de grosses compagnies comme Chesapeake n’hésitent
pas à acheter les habitants, souvent sans grands moyens financiers, pour
pouvoir exploiter leur sous-sol contre un chèque mensuel. Et ca marche du
tonnerre !! On trouve des sites d’extraction dans des quartiers, à côté
d’écoles, le manque de législation aidant fortement ! On pollue les nappes
phréatiques et on intoxique une population ignorante. Le Texas ne peut
aujourd’hui exploiter que l’eau de surface, dans quelques décennies, cet état
sera dévasté et les populations sujettes à de nombreuses maladies. Mais on s’en
fiche, car c’est rentable, pour certaines personnes…
Et puis, il y a la corruption
politique…
Dallas est très connue pour être une ville où pour réussir, il faut être dans
le réseau. Le réseau blanc bien sûr... Certains texans adorent leurs
politiques, disent que cet état est un modèle à adopter pour le monde entier.
La preuve en est que depuis les 20 dernières années, deux Présidents des
Etats-Unis viennent du Texas... On fait des lois pour nuire aux plus pauvres,
notamment par une forte répression, et pour favoriser les business des plus
riches (sur le dos des plus pauvres bien sûr).
Alors,
qu’est ce que j’ai fait pendant ces deux semaines à Dallas ? J’ai observé,
j’ai marché à pied même si cela paraît louche pour beaucoup, je suis allé à la
recherche des traces mexicaines. Dans des quartiers comme Oak Cliff à Dallas,
on trouve de nombreuses peintures sur les murs promouvant la culture mexicaine,
comme la lucha libre, Frida Kahlo, le folklore, la Vierge. Mais ça, c’est dans
la partie bobo du quartier. Sur les avenues populaires, on trouve des washaterias (lavanderia à la
tex-mex ), les luncherias où
l’on mange de la nourriture tex-mex immonde, des botanicas où l’on trouve toute sortes de potions magiques pour
aller mieux ainsi que des statues et icones de la Vierge, San Judas, la Santa
Muerte ou encore Malverde, le saint patron des narcos. On trouve aussi beaucoup
de garagistes, et certains disent qu’il s’agit de couvertures pour blanchir
l’argent de la drogue. Car ici, il y a beaucoup de connections avec le Mexique
et la drogue est très consommée. Cette partie de Oak Cliff est donc très
tranquille à cause de la présence de ces nombreuses blanchisseries. Et dans les
autres coins, ça craint. Tout le monde est parano. Quand on voit quelqu’un
étranger du quartier, on appelle la police. J’ai déjà eu cette expérience où
deux voitures de police et trois policiers m’ont arrêté à West Dallas pensant
que j’étais un criminel qui allait cambrioler des maisons. A pied avec un mini
sac à dos et un appareil photo, bien sûr… Et vu que le port d’armes est un
droit inaliénable, je vous laisse imaginer les méthodes des policiers
lorsqu’ils arrêtent quelqu’un. Les cowboys à cheval avec la chapeau et le lasso
font aujourd’hui davantage partie du folklore texan, mais les attitudes restent
semblables…
Lors de ce concert en plein air pour fêter l'ouverture du centre commercial, les spectateurs étaient derrière moi, dans leurs voitures. Pas facile donc de rencontrer les gens...
Ici,
dans les quartiers, c’est un peu comme en France, mais en plus extrême… Les
gens ont peur. Surtout les sans-papiers, et ils sont nombreux… Alors pour
rencontrer la communauté mexicaine « du bas », mis à part dans les
supermarchés, c’est presque impossible, à moins de vivre plusieurs mois au sein
d’un quartier populaire. Les gangs existent et ils sont nombreux ici à Dallas.
On voit parfois de rares graffitis. On retrouve l’influence de la mara avec les
numéros 18 ou 13. On reconnaît les « pandilleros » avec leurs
voitures aux jantes surdimensionnées et chromées. Mais pas vraiment possible de
les approcher. Et puis, ma manière d’approcher les gens étant de montrer des
photos réalisées au Mexique, vu qu’ici ça fait plouc, c’était encore moins
gagné…
Et
puis ici, on est fier… Fier d’être Texan, fier d’être citoyen de la plus grande
et meilleure puissance du monde, fier de lutter pour la liberté en Iraq ou en
Afghanistan, fier d’avoir cette qualité de vie démesurée. On est juste fier
d’être maître du monde à tous les niveaux, d’être un modèle à suivre.
Mais
heureusement, il y en a qui sont différents, qui ont un esprit critique sur
cette société malade et perdue. Des personnes qui luttent pour partager leurs
idées qui semblent surréalistes ou communistes pour la majorité des texans. Des
personnes qui prônent l’agriculture responsable, l’usage du vélo, qui dénoncent
les pratiques scandaleuses des lobbies, le manque d’éducation de la population
et le fait que le pays va droit dans le mur. Ils existent et heureusement. Ils
ont contribué à valider les sentiments que j’ai pu avoir sur cet état que je ne
connaissais pas auparavant et à me faire espérer qu’un jour meilleur peut être
possible.
Les
photos qui suivent ont été prises à Fort Worth, au collectif 1919 Hemphill,
unique en son genre dans la région depuis dix ans. On y organise des concerts,
les gens se rencontrent et discutent, il y a une bibliothèque et un espace de
gratuité. L’alcool, la cigarette et les drogues sont interdits pour éviter que
l’association ne se fasse radier par les autorités.
Je
tiens sincèrement à remercier les personnes qui m’ont aidé, hébergé et fait
partager leur culture ici. Ma vision d’européen choquerait au Texas, mais je
pense que la rédaction de ce texte est importante suite à ces expériences
vécues « de l’autre côté » de la frontière mexicaine.
A
bientôt,
Jean-Félix
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire