Affichage des articles dont le libellé est jeunes. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est jeunes. Afficher tous les articles

mardi 2 décembre 2008

Les jeunes de Quibdo, Choco

Lors du peu de temps à Quibdo, je suis allé me balader dans les quartiers de la ville. Dans le quartier de San Vicente, j’ai rencontré un jeune étudiant en langue qui travaille aussi en mototaxi. Il m’a fait visiter son quartier et m’a présenté à la bande des Beaker’s. Leur accueil, tout comme celui de ceux de Medellin, a été génial. J’ai regretté de ne pas avoir pu passer suffisamment de temps avec eux pour mieux les connaître, l’objectif principal de ma mission dans le Chocó étant d’aller visiter des communautés indigènes Embera.

Quibdo est une ville de 180 000 habitants située au bord du fleuve Atrato. La grande majorité de la population est afro-descendante, donc noire. Le peu de métisses qui y vivent sont en général de Medellin. En étant blanc, on se fait appeler Paisa (habitant de Medellin). L’image n’est pas forcément positive car ils ont la réputation de venir dans le Chocó pour y faire leurs négoces. Les habitants de Quibdo et du Chocó font preuve d’une grande humanité.

La cathédrale de Quibdo

Con el poco tiempo que he tenido en Quibdó, me fui a pasear en los barrios de la ciudad. En el barrio de San Vicente, encontré a un joven estudiante en idiomas que también trabajaba de mototaxista. Me enseño su barrio y me presento a la banda de los Beaker’s. Su bienvenida, igual que con los de Medellín, fue excelente. Qué pena que no he tenido más tiempo con ellos para conocerlos mejor, como que el objetivo de mi viaje al Choco fue de ir a visitar comunidades indígenas Emberas.

Quibdó es una ciudad de 180 000 habitantes ubicada a la orilla del Rio Atrato. La gran mayoría de sus habitantes es afro descendiente, es decir negro. Los pocos mestizos que hay vienen en general de Medellín para hacer sus negocios. Nos llaman Paisa por ser blanco y en general no está muy positivo. En Quibdó, como en el Chocó, la gente es muy simpática.




PORTRAITS de jeunes du Quartier San Vicente

On m’appelle Piolin pour être le plus jeune de la bande. Je suis né dans ce quartier de San Vicente à Quibdo. J’ai 17 ans. A 9 ans, mes parents m’ont envoyé à Guajira-Maicao près de la frontière vénézuélienne pour aller à l’école. J’ai commencé à faire des conneries avec mes potes. J’ai fait pas mal de foot et j’ai pu pas mal bouger sur la côte en étant dans la sélection de Guajira.
Je suis rentré l’année dernière sur Quibdo. Je vis chez ma mère. Comme mon père est gay, je ne veux pas vivre avec lui. Nous avons eu beaucoup de disputes, notamment parce qu’il me reprochait de trop fumer de cannabis.
Maintenant pour gagner des sous, je charge du sable provenant du fleuve Atrato. Grâce à ça, je peux acheter mes vêtements.
J’adore chanter, chanter pour les femmes et leur montrer mon talent. J’ai commencé à chanter l’année dernière en revenant sur Quibdo. J’aime chanter des chansons que j’invente et de beaucoup de styles que nous avons au sein de notre groupe Dreslows.
Je voudrais devenir un chanteur de reggaeton très connu. Parce que nous aussi les Chocoanos, nous voulons démontrer que nous avons du talent et que nous voulons nous en sortir.


On m’appelle Nacho. J’ai 17 ans. J’habite dans le quartier de Valencia, près de celui de San Vicente à Quibdo, Chocó, Colombie. Je suis né dans le département d’Antioquia à Zaragoza et y ai vécu jusqu’à mes deux ans. J’ai un frère et sept sœurs. Mon père travaille à la Banque Agricole et ma mère est femme au foyer.
Je suis au lycée pour passer mon bac. J’aimerais continuer dans le football. La vie ici est sympa mais il n’y a que trop peu d’opportunités pour travailler.
Dans 10 ans, j’espère être quelqu’un de bien et avec le meilleur aspect physique. Mon rêve est d’arriver à devenir footballer professionnel.
Ici dans le Chocó, l’éducation est médiocre parce qu’ils ne forment pas bien. Les professeurs ne veulent pas que les jeunes grandissent avec leur propre identité. Il y a peu de bons profs car la majorité est corrompue.
Ici il n’y a pas vraiment de discrimination pour être noir, car la majorité des habitants l’est. Mais ailleurs, comme à Bogota, c’est bien différent et beaucoup plus difficile.

Mon dernier message : « l’être humain vit du souvenir et de ses bonnes œuvres »
Bien à vous,
THE Nacho


VIDEO: Freestyle de Reggaeton dans une ruelle de San Vicente

vendredi 7 novembre 2008

Les jeunes de Chaguitillo

COLEGIO SAN BAUTISTA
Chaguitillo est un village de 5000 habitants situé à 4 km de Sebaco. La FADESE a plusieurs familles bénéficiaires dans cette communauté. Je suis allé à la rencontre des jeunes en commençant par le Collège San Juan Bautista.
Chaguitillo es un pueblo de 5000 habitantes ubicado a 4 km de Sebaco. La FADESE tiene varias familias beneficiarias en esta comunidad. Me fui a encontrar a los jovenes empezando por el Colegio San Juan Bautista.

On m’appelle Le Toto. J’ai 16 ans. Je suis du village de Chaguitillo près de la ville de Sebaco, Matagalpa, au Nicaragua. J’ai une sœur. Ma mère est professeur et mon père est agronome. La vie ici est tranquille. Il n’y a presque pas de problème. On s’amuse bien. J’aime jouer au foot et me retrouver avec mes amis. Plus grand, j’aimerais être économiste pour bien gérer ma vie et travailler dans une entreprise, voire créer la mienne. Selon ce que je sais, nous sommes un pais très pauvre. C’est à cause des politiciens corrompus qui, au lieu de se soucier pour le bien de leur peuple, se soucient pour leur intérêt personnel. Peut-être que pour prospérer, la meilleure solution serait d’étudier, car ici au Nicaragua il y a beaucoup d’analphabétisme et plutôt que d’avancer, nous reculons. Mais le problème, c’est que pour étudier, il faut de l’argent et nous n’avons pas assez de soutien de la part de l’état.

On m’appelle Katy. J’ai 16 ans. J’ai trois sœurs et deux frères. Mon père est éleveur et ma mère reste à la maison. Ici à Chaguitillo, nous les jeunes, nous ne pouvons pas nous divertir. Plusieurs maires sont passés et rien n’a changé. Nous avons besoin d’un terrain de foot, d’un parque (celui que nous avons est privé), régler le problème de l’évacuation des eaux (quand il pleut, tout est inondé) et planter des arbres. Nous avons un musée à propos de notre propre histoire précolombienne, ce qui est un luxe pour un petit village comme le notre. Cela a été possible grâce au soutien d’une ONG française : le Secours Populaire. J’aime écouter de la musique et dormir. J’aimerais étudier la comptabilité publique et les fiances parce que je voudrais devenir une personne très professionnelle en terminant mes études et être contente de ce que je vaux. Ici, les jeunes on une réputation très négative : fumeurs, buveurs d’alcool, drogués. Ils commettent parfois des erreurs qu’ils regrettent, comme se prostituer.


On m’appelle Chango. J’ai 16 ans. Je suis aussi de Chaguitillo. J’ai trois frères et sœurs. Mes parents vendent du bétail. La vie ici est très dure parce que les gens doivent travailler plus qu’il se doit. Au contraire des autres pays, nous n’avons pas de machines pour travailler la terre. Nous n’avons que des bœufs ou bien simplement nos mains. Je voudrais être ingénieur en construction civile. Ces études sont chères et ici les salaires sont très bas. Cela nous est donc compliqué d’étudier ce que nous voudrions réellement. J’aime le basket. Au village, il n’y a pas d’équipe, le terrain est en très mauvais état et la culture du sport s’est perdue. Avec des amis, nous allons dans une ville plus grande, Sebaco, pour aller jouer au basket. Nicaragua est un pays superbe parce que c’est un pays libre d’expression, mais le problème, c’est que les politiciens que nous avons ne s’intéressent qu’à eux et ne donne rien à leur peuple ni de soutien aux jeunes pour qu’ils puissent étudier.


On m’appelle Chiquita. J’ai 16 ans. J’ai trois frères et sœurs. Mon père est agriculteur et ma mère travaille à la maison. Cela fait trois ans que je vis ici, parce qu’avant je vivais dans une grande propriété à un kilomètre et demi du village. Ici il n’y a pas trop de problèmes de drogues. La jeunesse s’amuse en faisant du sport, comme le baseball. Il n’y a pas de bandes. Il y a beaucoup de fêtes et les racines indigènes sont encore un peu visibles. J’aime jouer au foot, écouter de la musique ou sortir dans la rue. J’aimerais faire des études en pharmacie pour aider les gens avec des médicaments. Je pourrais monter ma pharmacie au village parce qu’il n’y en a pas. J’aimerais vivre ici pour toujours, cela dépendant quand même de l’homme avec qui je me marierai. Dans mon pays, il y a beaucoup de pauvreté. Il est nécessaire de changer la méthode de gouverner le Nicaragua.


Ici, on m’appelle Sourcil de Main, Sourcil de Cheval, Crapaud, Singe. J’ai 17 ans. J’ai 5 frères et sœurs. Mon père est chef de zone dans une caféière et ma mère est professeur. J’aimerais étudier deux choses, l’une après l’autre : architecture et génie civil. Ici la vie est sympa. J’aime mon village car j’y vis depuis toujours. Ici il n’y a presque pas de problème entre les habitants. Pendant mon temps libre, j’aime faire du sport, comme le foot ou le baseball. J’aime aussi jouer aux échecs ou aux dames. Notre pays est très joli et il a toujours réussi à se relever malgré tous ses problèmes. Le Nicaragua est un pays libre d’expression et la démocratie règne. Il est en train de se relever, tant économiquement que culturellement. Aux jeunes, je veux leur dire qu’ils fassent des choses bien, car faire des choses males n’apporte que des problèmes. Etudiez !

On m’appelle Enana. J’ai 17 ans. Je suis de Chaguitillo. J’ai trois frères et sœurs. Ma mère travaille dans la cafétéria de l’école et mon père est mécanicien. D’une part, j’aime la vie d’ici parce que c’est bien tranquille. On peut sortir à n’importe quelle heure et on ne risque rien. D’autre part, je n’aime pas le village parce que nous n’avons rien pour nous divertir. Il manque un terrain de foot et un lieu où les jeunes peuvent se retrouver. J’aimerais faire des études en pharmacie parce que j’aime bien tout ce qui touche à la médecine. J’aimerais pouvoir connaître tous les coins de mon pays, connaître davantage sa culture, mais je veux revenir vivre au village car j’y ai toutes mes racines. J’aimerais que les jeunes de bandes sortent de cette forme de vie pour qu’ils puissent faire quelque chose de positif pour eux-mêmes et contribuer au développement du pays.




BARRIO CHOROTEGA


Je suis ensuite allé rencontrer des jeunes qui ne vont pas à l'école dans le quartier de Chorotega. A les entendre parler, on se rend compte qu'on est réellement dans le Tiers-Monde. Le Nicaragua est le deuxième pays le plus pauvre d'Amérique Latine après Haiti.

Me fui tambien a encontrar jovenes que no van a la escuela en el barrio de Chorotega. Escuchandoles, se da cuenta uno que esta realmente en un pais del Tercer-Mundo. Nicaragua es el segundo pais mas pobre de América Latina despues de Haiti.



On m’appelle Cornelios. J’ai 16 ans. Je n’ai que ma maman et je l’aide à s’occuper de mes 5 frères et sœurs. J’aime faire du baseball avec mes amis. J’ai quitté l’école à 9 ans pour trop traîner dans les rues. De toute façon, nous n’avions pas l’argent pour m’acheter des chaussures et des cahiers, donc je ne pouvais pas entrer en classe. Plus grand, je n’ai pas d’idée de ce que je pourrai faire. A voir ce que je trouverai, mais j’aurai surement des possibilités de travailler aux champs. La vie ici est tranquille car je me sens bien.


On m’appelle Carlito. J’ai 15 ans. J’habite au quartier de Chorotega à Chaguitillo depuis toujours. J’ai une sœur et quatre frères. Ma mère fait des galettes de mais et mon père est jardinier. J’étudie et je travaille en même temps. Je vais à l’école à Sebaco parce qu’à Chaguitillo ça coute 3 euros par mois et que là-bas c’est gratuit. Je vais à l’école tous les dimanches et dans la semaine je prépare le pain pour une boulangerie. Je travaille de 7 à 19h et je gagne 1,5 euro pour la journée. J’aimerais devenir ingénieur et j’espère avoir une bourse. J’aimerais pouvoir imaginer de grandes constructions. La vie ici est comme ci comme ça. Des fois, je me sens joyeux quand je sors pour jouer et d’autres fois, je me sens triste quand je suis à la maison. J’aime jouer au baseball et au foot. J’ai besoin d’aide pour pouvoir continuer à étudier. Si je travaille aujourd’hui, c’est par nécessité de survie.

On m’appelle Pitahaya. J’ai 12 ans. J’ai deux frères et deux sœurs. Je n’ai pas de papa, donc ma mère est seule avec nous tous. Je ne vais pas à l’école pour garder mes frères et sœurs, ce qui permet à ma mère d’aller travailler. Elle s’occupe des anciens. Elle est payée 40 euros par mois. Ca fait un an que j’ai arrêté l’école. J’aurais aimé continuer. J’ai eu une bourse d’Espagne pour pouvoir aller à l’école, mais ils l’ont arrêtée. Je l’ai eu trois ans. Plus grand, je voudrais travailler, peut-être en portant des sacs de café.


J’ai 13 ans. J’ai six sœurs et trois frères. Mon frère âgé de 24 ans est mort il y a quatre mois d’une infection des reins et d’anémie. Mon grand frère et mon père travaillent à Hidroponica, qui est une maquiladora israélienne. Ils plantent à la main et cultivent le champ entier avec une machette. Ils gagnent 40 euros tous les 15 jours. Ils travaillent de 5 à 15h. J’étudie toute la semaine et le dimanche, j’aide une professeure à nettoyer sa maison et laver la vaisselle. Elle me donne 80 centimes d’euro pour toute la journée.Plus grande, j’aimerais être professeure parce que je veux enseigner aux enfants et les aider. La vie ici, je la sens bonne pour sa joie. J’aimerais qu’on m’aide avec une bourse pour pouvoir continuer à étudier. Nous sommes pauvres et si nous n’avons pas de soutien, nous ne pourrons pas acheter les cahiers et nous ne pourrons pas nous en sortir.


On m’appelle 5 Reales parce que quand j’étais petit je faisais la manche. Nous sommes 7 frères et sœurs. Mon père est maçon et ma mère sèche les grains de café. J’ai 17 ans. Mon travail est de garder les veaux depuis deux mois. On me paie 50 centimes d’euro par jour en travaillant de 6h à 14h. Après, je vais faire la vaisselle à la maison, puis je vais jouer au ballon. On joue aussi à cache-cache. Je dois aller chercher du bois dans la montagne pour allumer le four à la maison et pouvoir faire à manger. Avec l’argent que je gagne, j’achète une livre de riz pour que ma famille puisse manger. Plus grand, je chercherai du travail, comme par exemple porter les sacs de café. La vie ici me parait bien. Elle est tranquille. Et je passe mon temps à travailler.


On m’appelle le Crapaud. J’ai 14 ans. Nous sommes 7 frères et sœurs. Mon père est porteur de sac de café et ma mère est femme au foyer. Quand il y a besoin, je vais travailler avec René pour charger les restes du marché et les emmener dans sa ferme pour les porcs. Il me paie 20 centimes d’euro pour une tournée de deux heures. J’aimerais devenir chauffeur de taxi. La vie ici, elle est tranquille et ennuyante. J’ai quitté l’école à 11 ans. J’aurais voulu continuer à y aller, mais comme je ne pouvais pas me payer les cahiers, je ne pouvais pas entrer en classe. Et j’ai donc commencé à travailler.

lundi 3 novembre 2008

Les jeunes de Casares

Casares, tout comme le reste du Nicaragua, a une population jeune impressionante. A côté de la pêche artisanale, je me suis intéressé à cette jeunesse de milieu rural. Depuis quelques mois, des bandes se sont formées. On en compte environ trois: Los Cholos, Los Murcielagos, Los Guapos et même une bande de filles appellée las Rotas. Les affrontements sont surtout visibles entre les Cholos et les Murcielagos. Mais rien à voir avec le Mexique. Ici, on reste au lancé de pierres, mais si personne ne fait attention, la situation pourrait déraper dans un futur proche.

Casares, como todo el resto de Nicaragua, tiene una poblacion joven muy importante. Despues de la pesca artesanal, queria conocer un poco mas estos jovenes de medio rural. Desde hace pocos meses se formaron algunas pandillas. Se cuentan al rededor de 3: Los Cholos, Los Murcielagos, Los Guapos y tambien una banda de mujeres llamada las Rotas. Los afrentamientos se encuentran principalmente entre los Cholos y los Murcielagos. Pero nada que ver con México. Aqui se afrentan con piedras, pero si nadie tiene cuidado, esta situacion se puede empeorar en un futuro proximo.



Los Cholos



Los Cholos sont la première bande que j'ai rencontré. Leur accueil a été super. La plupart d'entre eux viennent de villes comme Diriamba ou Managua. Ils vivent dans le quartier "Milagros de Dios - Cahualinca" qui est un peu à l'écart du centre de Casares. Les maisons ressemblent à des cabanes de bois et les rues sont des chemins de terre. Vous pouvez lire ci-dessous quelques portraits de ces jeunes
Los Cholos sont la primera banda que encontré. Su bienvenida fue genial. la mayoria de ellos vienen de la ciudad, como Managua o Diriamba. Viven en el barrio "Milagros de Dios - Cahualinca" que es a fuera del centro de Casares. Las viviendas son bien humildes, la calles son caminos de tierra. Pueden leer abajo unos retratos que presentan algunos chavos.




MARCO ARIEL
On m’appelle Pegajoso. J’ai 20 ans et je suis pêcheur. Je pars en mer vers 15h et reviens le lendemain autour de 5h du matin. Nous sommes 5 par barque : le capitaine tient la barre et les 4 marins s’occupent des filets. J’ai une femme qui s’appelle Tania qui est enceinte, mais pas de moi. Je n’aime pas boire de trop, parce qu’ici beaucoup boivent à ne plus en pouvoir et ils se comportant comme des fous. J’aime faire du baseball. J’aimerais devenir capitaine de barque parce qu’aujourd’hui je ne suis que marin. J’aimerais posséder ma propre barque.



FELIX
On m’appelle Pirulino. J’ai 16 ans. J’ai un frère et 4 soeurs. Nous venons de la capitale du Nicaragua et cela fait 5 ans que nous vivons ici. Nous avons déménagé car notre maison de Managua était en train de s’écrouler. Je suis pêcheur. Ce petit village de 5000 habitants me plait bien car ici c’est bien plus tranquille qu’à Managua. Là-bas, si c’est dangereux. J’aime bien traîner dans les rues avec mes potes, manger et m’occuper de la maison. Dans 10 ans, j’aimerais avoir ma femme, mes enfants et travailler de ce dont je pourrai.


ELVIN
J’ai 19 ans. Je suis né à Casares au Nicaragua. J’habite avec mes parents et j’ai une fille qui a un an et deux mois.Ici la vie est bien dure. Il n’y a pas de progrès. Il n’y a pas de travail. N’importe où au Nicaragua, c’est pareil. A Casares, la vie est tranquille car il n’y a pas trop de danger. Le gouvernement que nous avons aujourd’hui est très dur avec son peuple. Le prix du pétrole a flambé et le prix de la nourriture aussi. Cela fait trois ans que le président Ortega gouverne le pays et le pays va de pire en pire. Dans 10 ans, je veux aller vivre à l’étranger pour pouvoir améliorer ma situation parce qu’ici, c’est tout simplement impossible.Un message à tous les jeunes qui traînent en bandes ou non : qu’ils ne se mettent pas dans les drogues et dans l’alcool, parce cela détruit tout.

EDUARDO
On m’appelle Bambucha. J’ai 18 ans. Je suis aide-maçon. J’aime les femmes mures (pour leur expérience).Je suis né à Diriambia, mais ma famille est de Casares. Mon quartier s’appelle « Milagros de Dios –Cahualinca ». J’aime sortir dans les bars ou les boites. Je fais partie d’une bande que nous avons appelé les « Cholos ». Nous existons depuis environ 6 mois. Il y a environ un an, il n’y avait pas de problème ici. Ceux de Casares ont commencé à voler et à nous frapper en bande. Pour résister, nous avons décidé de faire la même chose. Dans 10 ans, je m’imagine avoir deux enfants et trois femmes. J’aimerais devenir mécanicien. Ici, il n’y a pas beaucoup d’opportunités de travail. J’aimerais aller travailler à l’étranger. Les Cholos de Cahualinca saluent tous les people de France.

EBERTH
On m’appelle Guarito parce que j’aime bien la picole (el guaro). J’ai 19 ans. Je travaille de ce que je peux trouver: bâtiment, pêche,… Ma famille est de Casares. J’ai une copine, mais pas encore d’enfant. J’aime faire du sport, comme le football. Avec la pêche, on peut gagner pas mal, comme 15 dollars pour une nuit de travail. Dans le bâtiment, on ne peut travailler qu’en été quand il ne pleut pas. Ici, la vie est cool car ce n’est pas trop dangereux. J’aimerais apprendre la charpenterie et pouvoir voyager.

INGRID
On m’appelle la Pingouine. J’ai 17 ans. Je vivais à Managua, mais j’habite ici depuis 5 ans. Nous sommes venus avec mes parents et mes 7 frères et sœurs à Casares parce que ce village était plus tranquille, mais je suis entrée dans la délinquance à cause de trop traîner dans les rues. Mon mari, Ebert, est lui aussi un mec de bande. J’ai un fils de 2 ans et je suis enceinte. Il ne veut pas reconnaître le bébé car il dit qu’il est de toute la bande. Je voudrais qu’il se sente responsable.
Pendant mon temps libre, j’aime écouter de la musique, boire, embêter les garçons et aller frapper la bande adverse.
Je ne travaille pas, je passe mon temps à glander. Personne ne me voulait à l’école car j’étais trop turbulente. Je l’ai donc quittée à 9 ans. Dans 10 ans, qui sait ce qui pourra bien se passer…
Ce petit bled est un désastre, rien ne fonctionne. Il y a maintenant des bandes. Qu’elles continuent à se taper dessus.

SURGEY
On m’appelle la Caponera. J’ai 19 ans. Je viens aussi de Managua et je suis arrivé à Casares à 12 ans.
Dans la journée, je vais à la plage attendre que mon mari appelé Pellin revienne de la pêche. Il boit beaucoup de picole. Il me frappe parce qu’il dit que je sors avec d’autres cholos.
J’ai quitté l’école à 8 ans parce que je me suis fait frapper par un cheval. Ma mère s’est occupée de moi vu que j’étais une petite fille. Je suis venu à Casares et me suis marié à 13 ans. J’ai vécu 4 ans avec mon mari. Il me frappait quand il sortait avec d’autres filles.
Avec lui, j’ai eu trois enfants, mais un est mort quand il avait un an. Mes filles ont 7 et 4 ans. L’aînée est un désastre parce parfois elle veut me frapper.
Pendant mon temps libre, j’aime aller faire la fête et boire
Dans 10 ans, je m’imagine vieille. Personne ne voudra de moi.

Las Rotas
Las Rotas est un petit groupe de filles. C'est avant tout un groupe d'amies. Elles ne sont pas violentes, mais très féministes. Elles se retrouvent près de la plage, car la plupart de leurs familles gardent des grosses maisons de propriétaires qui ne viennent que très rarement à Casares. Voici les portraits.
Las Rotas es un pequeno grupo de mujeres. Es mas que nada un grupo de amigas. No son violentas, pero muy feministas. Se juntan cerca de la playa porque la mayoria de ellas cuidan con sus familias a grandes casas de unos duenos que no viven aqui. Ahora los retratos.


ANDREINA
Je fais partie de la bande de filles appelée Las Rotas (les Cassées). J’ai été crée et je suis née ici à Casares au bord du Pacifique au Nicaragua.
Plus tard, je voudrais être assistante bilingue et continuer à apprendre d’autres langues étrangères. J’aimerais travailler à l’étranger, comme par exemple à Cartagène, Colombie.
Dans mon temps libre, j’aime écouter de la musique, sortir et picoler.
Pour moi, la vie ici est très mauvaise parce qu’il n’y a pas de développement et pas de travail non plus. La politique me dégoute pour le président que nous avons. Mon peuple a vu passer des années de faim et de guerre. Cela a peut-être changé un tout petit peu et c’est loin d’être suffisant.
Une dédicace à tous les Brothers du monde qui vont me voir sur cette photo. Et n’oubliez pas, toutes et tous, que ce sont les femmes qui commandent.

DORIS

Je fais partie de la Rotas. J’ai 19 ans. J’ai un fils d’un an et je suis mère célibataire. C’était un accident, mais j’aime mon fils. Je vis avec mes parents et mes 8 frères et sœurs à Casares, Nicaragua. Je n’étudie pas et ne travaille pas non plus. Je m’occupe de mon fils, tout en étant encore prisonnière de l’autorité parentale. Je travaille donc à la maison. J’aimerais travailler et m’en sortir avec mon fils. Il faudrait que j’aille travailler au Costa Rica, parce qu’ici, il n’y a pas de vie possible. Je laisserais mon fils à mes parents et je pourrai ainsi leur envoyer de l’argent puis construire ma maison en rentrant pour ne dépendre plus que de moi. Je n’ai plus envie de vivre avec un homme parce que j’ai eu de très mauvaises expériences. Ou peut-être un jour rencontrerai-je un homme qui saura me considérer pour ce que je suis et qui saura aimer mon fils.

ANA

J’ai 14 ans. On m’appelle Ronaldinho parce que j’adore le football. Je suis une de plus de la bande des Rotas. Ce sont nous qui dirigeons les hommes. Pendant mon temps libre, j’aime écouter de la musique, jouer au foot (un sport qui me fascine) et être avec mes amies. J’aimerais voyager à tous les pays et en particulier en France. Je suis en 4ème. J’aimerais travailler en administration d’entreprise et hôtellerie. J’ai 4 frères et deux d’entre eux font partie de la bande des Murcielagos (chauve-souris). La majorité d’entre eux sont des enfants. Je voudrais dire aux femmes qu’elles ne se laissent pas faire par les hommes et aux hommes, je voudrais qu’ils sachent qu’en réalité, ce sont nous les femmes qui commandent. Et une dédicace à tous les frères du monde.

CATALINA

Je suis une Rota (Cassée) de plus. C’est comme cela que s’appelle mon groupe d’amies. J’ai 17 ans et j’habite à Caseres depuis toujours. Je suis en seconde. J’aimerais devenir architecte. J’aimerais aussi découvrir plusieurs pays, dont plus particulièrement le Brésil. Pendant mon temps libre, j’aime écouter de la musique, jouer au foot et m’amuser avec mes copines jusqu’à ne plus en pouvoir… Ma communauté est pour moi un village tranquille car ici il n’y a pas de violence. Mon pays est magnifique de part ses lacs et volcans et ses traditions uniques. Une dédicace à tous les autres pays amis du monde entier. Il faut prouver que nous pouvons nous en sortir, même si nous n’avons presque rien. Il faut affiner qui nous sommes en se battant jusqu’à la victoire.

LESLIE
J’appartiens au groupe d’amies Las Rotas. On m’appelle la Chirota. J’ai 14 ans. Je suis en 4ème. Pendant mon temps libre, j’aime écouter de la musique, jouer au foot et être avec mes amies. J’aimerais être diplômée en langues étrangères pour pouvoir connaître des pays différents du mien, comme Argentine par exemple. Mon village est beau. Je l’aime parce qu’il est tranquille. Je l’aime aussi pour sa plage. Mon père est pêcheur et ma mère femme au foyer. J’ai un frère que étudie au Costa Rica, 5 frères et sœurs du côté de mon père qui ne vivent pas ici et 3 autres qui vivent à la maison. Salut à toutes les bandes de potes du monde.
Los Murcielagos
Je n'ai pu discuter qu'avec une petite partie de Murcielagos (Chauve-souris) et ne réaliser que deux interviews. Cette bande traîne dans la rue principale de Casares. On dit qu'il faut se méfier d'eux, mais j'ai également eu un bon rapport avec eux.
Slo he podido platicar con una parte de los Murcielagos y hacer dos intevistas. Esta banda vaga en la calle principal de Casares. Se dice que hay que tener cuidado con ellos, pero he tenido una buena relacion con ellos.

TULIO NOEL
On m’appelle Punzón. J’ai 18 ans. Je fais partie de la bande des Murcielagos (les Chauve-souris). Les gens du village nous appellent ainsi car on traine dans la rue la nuit. Nous sommes 18. Nous habitons et traînons dans la rue principale de Casares.
Je suis pêcheur. A 13 ans, je suis tombé du toit de l’école et je me suis fracturé le bras. Après cet accident, je n’ai pas voulu retourner à l’école et je suis allé travailler. Et en tant que pêcheur, je me sens bien mieux. Dans 10 ans, je m’imagine être capitaine de barque, car c’est la seule opportunité qui pout s’ouvrir à moi.
Pendant mon temps lire, j’aime vagabonder dans les rues et wiskyer. La vie ici me parait bien cool parce que j’ai mes amis, ma famille et nous nous connaissons tous très bien.
Aux jeunes du monde, qu’ils prennent soin d’eux, plus que tout.


YACER ENAR
On m’appelle Dada. J’ai 16 ans. J’habite à Casares depuis toujours. Mon travail est d’emmener de l’eau ou du sable aux habitants du village avec deux bœufs et une charrette. Je travaille depuis que j’ai 11 ans parce que ce travail m’a plu depuis tout petit. J’aurais aimé étudier quelque chose, comme la construction par exemple, mais je n’ai pas pu le faire par nécessité de survie. Je me sens heureux avec ce que je fais et je veux rester vivre ici. Pendant mon temps libre, j’aime monter à cheval et m’occuper des animaux. J’aime aussi jouer au foot. J’aime la vie de mon village parce qu’elle est vivante. Mon groupe d’amis s’appelle les Murcielagos. Salut à tous.

Otros

Bien sûr, tous les jeunes ne font pas partie de bandes. Voici deux autre portraits

Claro, no todos se meten en pandillas. Aqui vienen dos retratos de mas.


SALOMON

On m’appelle Alesander. J’ai 22 ans. Je travaille en tant que pêcheur à Casares. J’ai une fille ici et une autre à Managua. Je suis originaire de Chinandea, un peu plus au nord du pays. J’y ai vécu deux ans puis je suis venu à Managua. J’habite à Casares depuis 5 mois.
J’en avais marre d’être dans une grande ville comme Managua. Je suis donc venu à Casares pour y trouver plus de tranquilité et j’ai rencontré une fille. J’ai maintenant pas mal de potes, même si au début ce n’était pas si évident que ça pour s’intégrer.
Je n’habite pas ici tout le temps. Parfois je rentre quelques mois sur Managua pour voir ma famille et ma fille. Là-bas, je peux travailler en zone franche dans une maquila pour fabriquer des vêtements (chemises, pantalons,…). En y travaillant de 7 à 17h, cette entreprise chinoise me paie 32 euros pour 15 jours.
J’ai arrêté l’école à 15 ans parce que ça m’ennuyait et que j’avais beaucoup de problèmes avec les autres garçons. Je suis donc parti travailler à la maquila.

JOAQUIN
On m'appelle Chimbolita. J'ai 22 ans. je suis né à Casares, Nicaragua. Je suis marié depuis 4 ans et j'ai mon fils Peter de deux ans. J'ai commencé à travailler à partir de 13 ans. J'ai arrêté l'école parce que je préférais gagner ma vie. Je suis pêcheur. Je pars en barque et des fois, je plonge aussi. En général, je vais en mer vers 16h et je reviens le lendemain vers 9h du matin. Ici au village, on vit tous de la pêche. Les jeunes de 6 ans commencent déjà à s'y mettre. Ici la vie est dure car la pêche est notre seule ressource. Notre salaire dépend donc de la pêche: parfois on peut pêcher pour 50 dollars, d'autres fois pour 3 ou encore zéro. J'adore surfer. J'aurais aimé faire des compétitions à l'étranger, mais ici ils ne font rien pour encourager le sport. Vu que je n'ai pas pu me faire sponsoriser, j'ai dû arrêter. Dans 10 ans, j'imagine que le village sera bien plus développé et touristique. Avant, nous n'avions pas d'électricité. Maintenant c'est bon, on est éclairés. Ils sont en train de construire la route et bientôt nous aurons l'eau courante. Cela encouragera le touriste à venir et il viendra avec son argent, ce qui nous aidera beaucoup.

Le Sport

Le sport est essentiel pour les jeunes et comme le disait Joaquin ci-dessus, au Nicaragua, pas grand chose n'est fait pour encourager cela. J'ai trouvé qu'à Casares, les jeunes boivent énormément d'alcool fort. Il n'y a peut-être pas beaucoup d'autres drogues, mais boire du Rhum à la bouteille, c'est assez fort. Et se balader dans les rues tard la nuit totalement ivre, cela peut bien sûr engendrer la violence. En faisant du sport dans un club, en respectant une certaine hygiène de vie, le jeune ne tomberait pas dans des situation pareilles. Comme vous pouvez le voir avec les photos ci-dessous, les jeunes sont très demandeurs d'équipements (baseball, foot, boxe...) et d'encadrement.

El deporte es algo esencial para el desarrollo del joven. Como lo decia Joaquin arriba, en Nicaragua noy hay mucho hecho en favor del deporte. Segun mi, en Casares, los jovenes beben demasiado alcohol, en particular licores. No hay muchas drogas, pero chupar el rum a la botella es algo fuerte. Y vagando toda la noche en las calles totalmente bolo, eso pueden tener por consecuencia la violencia. Haciendo deporte en un club, aprendiendo a tener un higiene de vida, los jovenes no caierian es tales situaciones. Como lo pueden ver con las fotos de abajo, los jovenes son muy queridores de infraestructuras (baseball, fut, box...) et de alguien que les puede entrenar.

Base ball avec une branche et des bouchons de bouteilles en plastique.
Basebol con una rama y tapas de botellas de plastico.

Boxe sauvage sur la plage. Il leur manque un sac de boxe pour s'entraîner.

Boxe salvaje en la playa. Les falta una bolsa de box para entrenarse.