vendredi 3 septembre 2010

La Mara est partout

Les Maras, deux gangs originaires de Los Angeles aux Etats-Unis, la Mara 18 et la Mara Salvatrucha, sont aujourd'hui partout présents en Amérique Centrale. Des membre d'un grand réseau réellement impressionnant qui contrôle la majorité du territoire sous la terreur et qui n'hésite pas à tuer des membres du gang adverse ou des civils pour être encore plus puissant...


El Salvador, San Salvador

En retournant dans le quartier que j'avais visité il y deux ans et en organisant des ateliers photo avec les plus jeunes, j'ai pu rencontrer et sympathiser avec quelques membres de la Mara 18. Même si au début je n'étais pas trop rassuré, il y a eu un bon échange et j'ai été très bien accueilli. Pendant les trois semaines où j'étais présent dans le quartier, des jeunes se sont fait arrêter arbitrairement par les forces de l'ordre, parfois même sous mes yeux. Le gouvernement, pour contrer contre la violence généralisée, a voté une loi anti-maras ultra-répressive, sanctionnant les personnes appartenant à une bande ou ayant un rapport de près ou de loin avec celle-ci. Une réponse à la terreur par la terreur... En réponse à cette loi, les bandes ont imposé un couvre-feu de trois jours où les bus étaient interdits de circuler. Une vidéo a été mise sur Youtube, les jeunes rappelant au gouvernement et aux forces
de l'ordre qu'ils ont de l'argent, des armes et qu'ils n'hésiteront pas à les tuer si cette loi n'est pas abrogée. Beaucoup de questions se posent pour savoir comment le pays arrivera à résoudre ce problème majeur...



Honduras

Sur la côte caraïbe, dans de paisibles petite communautés, on trouve des graffitis de la Mara. Il y a deux ans, une grande vague de répression de la part du gouvernement a réduit la puissance de ces gangs. Dans les petites communautés, ces graffitis ne sont que des vestiges, dans les villes importantes, l'activité des maras est encore bien présente.


Guatemala

Au bord du paisible Lac Atitlan, dans tous les villages (indigènes), on trouves des grafs de la 18 et de la MS13. Les bandes de ces communautés s'identifient à l'une ou l'autre de ces bandes, il y a des affrontements dans les communautés plus importantes, mais il n'y a rien à voir avec la situation que j'ai connue au Salvador. Ces jeunes veulent montrer leur pouvoir en signant 18 ou MS13, ils n'ont peut-être pas forcément conscience de l'importance de ces chiffres, mais toujours est-il qu'ils font partie de ce grand réseau. Au Lac Atitlan, on peut se balader tranquillement sans danger, c'est plus à la capitale que les bandes sont actives.


Mexique, Chiapas

A San Cristobal de las Casas, ville très touristique du Chiapas, j'ai rencontré des graffitis de la MS13 et de la Mara 18. Le Chiapas est comme une zone de passage de nombreux centraméricains se rendant vers le nord.



Retrouvailles avec les "Jeunes d'en Haut", San Cristobal de las Casas


Sur mon chemin vers le nord du Mexique, j'ai fait une halte de quelques jours à San Cristobal de las Casas. J'en ai profité pour retourner voir "les Jeunes d'en Haut" du quartier de la Hormiga. Ils se souvenaient de moi et ont gardé leurs photos bien précieusement. Cette fois-ci, je leur ai apporté un appareil photo pour qu'ils puissent à leur tour photographier. Un petit atelier photo improvisé qui a très bien marché, dommage que je n'ai pas eu le temps de le poursuivre sur plusieurs jours... La prochaine fois!


Pour votre information, les articles publiés en 2008: 1, 2

Retour au Lac Atitlan

Bonjour à tous,

Depuis le dernier article, qui date déjà d'un mois, je suis parti de San Salvador pour une semaine entre le Lac Atitlan au Guatemala, puis San Cristobal de las Casas dans le sud du Mexique. Je suis ensuite retourné pendant trois semaines à San Luis Potosi, ville où j'ai vécu pendant un an. Au quartier de Pavon, j'ai animé un atelier photo qui s'est conclu par une exposition sur la place principale du barrio. Je suis également retourné voir les Tropilocos, la première bande que j'avais rencontré, ainsi que plusieurs bandes de Pavon. Me voilà de retour à San Salvador après un long voyage de 45 heures de bus pour repartir demain pour le Honduras. Le départ approche, mon retour en France est prévu le 16 septembre.
Je doûte pouvoir mettre le blog à jour avant la mi-septembre. En attendant de vous conter les différentes étapes de cette deuxième moitié de séjour en Amérique Latine, je vous offre la première, plutôt magique, au Lac Atitlan, Guatemala.


Le Lac Atitlan



Retrouvailles avec mes amis rencontrés en 2008

J'ai pu retrouver des jeunes rencontrés en 2008 à Santa Catarina, un petit village Kakchikel proche de Panajachel. J'ai passé les 3 jours au lac avec eux. Ils m'ont fait découvrir les coins que seuls les habitants connaissent, loin des touristes.



Balades dans les cimetières

Les cimetières au bord du lac sont colorés et paisibles. Les tombes peuvent êtes communes dans des barres de béton ou bien individuelles, parfois à même la terre avec une petite croix.


Le dernier soir, mes amis m'ont invité au deuil d'une de leur tante décédée dans la journée. Même si tout le monde est triste, on discute, on boit de l'alcool, on cuisine le mais dans une ambiance plutôt joviale.



Le passage de l'ouragan Agatha

Le dernier ouragan a laissé de nombreuses cicatrices sur le paysage du Lago Atitlan, avec de multiples glissements de terrain impressionnants...



Pour votre information, L'article du blog en 2008