lundi 13 octobre 2008

Bienvenidos a Dios

C’est lundi à Antigua Guatemala que j’ai rencontré un groupe d’américains évangélistes. Mickael, le coordinateur du groupe, m’avait proposé de les accompagner ce jeudi pour rencontrer des anciens « gangsters ». Le jeudi après-midi, nous sommes donc allés dans deux quartiers populaires de Guatemala City pour « prêcher la bonne parole ».

Encontré este lunes a Antigua Guatemala un grupo de jóvenes norte-americanos evangelistas. Michael, el coordinador del grupo, me invitó a acompañarlos el jueves para encontrar ex-pandilleros. Entonces, en la tarde del jueves, nos fuimos a dos barrios populares de la Ciudad de Guatemala para “enseñar los pasos de Dios”.

Le premier lieu d’intervention était une maison de réhabilitation pour jeunes qui ont consommé beaucoup de drogues. Beaucoup d’entre-eux ont un passé pénitential pour homicide. Beaucoup ont fait parti de bandes comme les fameux MS 13 ou les 18. Il s’agissait donc de ma première approche avec des jeunes bien plus « hard-core » que ceux que j’avais pu rencontrer au Mexique. Ici, quand un quartier est sous l’emprise d’un gang, celui-ci demande aux commerçants, résidents, chauffeurs de bus qui passent par le quartier de payer un impôt. Si l’impôt n’est pas payé, la personne est sanctionnée d’une balle dans la tête. Les gangs pratiquent également beaucoup l’enlèvement pour toucher des rançons énormes. Ils ne font aucun état d’âme : s’ils n’ont pas ce qu’ils veulent, c’est purement et simplement la mort…

El primer lugar de intervención fue un centro de rehabilitación para jóvenes que consumieron drogas. Varios de ellos fueron en la cárcel, entre otros por matar a gente. Mucho fueron parte de bandas como los famosos MS 13 o los del 18. Fue entonces mi primer encuentro con jóvenes mucho más cabrón que los que encontré en México. Aquí, cuando un barrio está bajo del poder de una banda de pandilleros, ellos piden a los comerciantes, los habitantes y a los buses que pasan por el barrio de pagar un impuesto. Si este impuesto no está pagado, la sanción es de una bala en la cabeza. También practican el secuestro para ganar más dinero. La lógica es fácil: si no tienen lo que piden, matan…

Le second lieu était un autre quartier populaire, ce coup-ci beaucoup plus tranquille car maîtrisé par un cartel de drogue. Les américains ont aidé la construction d’une église dans une maison privée. Ils apportent la sono, les guitares et chantent des chansons su style « il n’y a que Jésus qui peut te sauver », le tout dans une bonne humeur et un rythme impressionnant. Je vous laisse ci-dessous découvrir trois portraits.

El segundo lugar fue un otro barrio popular, pero esta vez bajo el control de un cartel. Estaba entonces mucho más tranquilo porque a las cabezas del cartel, no les conviene que hay problemas y que se mete la policía. Los amigos americanos llevaron el sonido, las guitaras y cantaron canciones religiosas con la gente que estaba aquí, todo eso con una alegría impresionante. Ahora, les dejo leer tres retratos.

CARLOS
On m’appelle “le Happy du MDR (MDR = Maître du Rap du Quartier 18, qui est le nom de la bande). Je suis né à Jalapa, Guatemala. J’ai 24 ans et j’ai une copine depuis 8 mois.
A partir de 10 ans, j’ai pris goût à traîner dans la rue. On jouait au foot avec les amis. Nous étions entre 15 et 20. Nous commencions à dire que nous étions du Quartier 18. Un peu plus tard, nous ne faisions plus de sport. On allait faire la fête, on buvait, on fumait de la marijuana, du crack et toute sorte de drogue.
A 20 ans, je suis arrivé à la capitale et je me suis mis plus sérieusement dans les bandes. A partir ce moment, nous avons tué à des personnes par extorsion ou pour leur faire payer l’impôt.
On avait des embrouilles contre d’autres bandes. En général, on s’affrontait contre les MS (Mara Salvatrucha) ; nous nous étions du Barrio 18. On se cherchait pour s’entretuer et pour gagner du territoire, car le Barrio 18 était plus grand qu’il ne l’était.
Quand on rentre dans une bande, on ne peut pas en sortir, ou si c’est ton choix, on te tue. Et s’ils ne tuent pas à toi, ils tueront ta famille. En ce moment, ceux du Barrio 18 sont à ma recherche.
Mais maintenant, je peux te dire que les bandes ne sont rien. Le plus grand qui existe, c’est Dieu, parce que lui, il m’a aidé à sortir des bandes.
C’est pourquoi je te dis qu’il ne faut pas se mettre dans les bandes car cela ne t’apportera rien de bien. Recherche plutôt les chemins de Dieu, car ils t’aideront à t’en sortir.

MICHAEL
On m’appelle Mike. J’ai 24 ans. Je suis né dans le Bronx, à New York City. Je vis au Guatemala depuis 3 ans.
A deux ans, mes parents ont déménagé à Yonkers, dans la périphérie de New York. J’ai donc grandi dans cette ville dans une famille, peut-être pas parfaite, mais suffisamment bien, avec la religion évangélique. Je pensais que Dieu était quelqu’un de réel, mais je n’ai pas voulu suivre ses pas parce que j’avais davantage foi en mes pêchés. Dans ma jeunesse, j’allais faire la fête, je buvais de l’alcool et je prenais des drogues. Ma vie a commencé à devenir difficile. J’avais du mal à vivre avec moi-même.
Mon rêve était de devenir architecte et j’ai donc commencé à étudier. J’étais très dépressif, même si j’avais tout : argent, maison, famille, voiture. Ma copine m’a quitté, ce qui n’a fait qu’empirer les choses. J’ai tenté de me remonter le moral en buvant et en fumant, mais cela n’était qu’illusion.
J’ai pensé que si cela était mon train de vie, je n’aurai pas une belle vie. Je voulais en sortir, mais je ne pouvais pas. Un jour, mon cousin m’a emmené à l’Eglise de Times Square. Je l’ai accompagné par respect à son invitation. C’est là que quelque chose s’est réellement passé dans ma vie. Jésus m’a offert son amour, malgré mes nombreux pêchés. Cette nuit-là, j’ai compris que le problème que j’avais, c’était moi-même et Dieu me l’a pardonné.
Depuis ce jour, je ne bois plus, je ne prends plus de drogues. Je n’ai plus envie d’aller faire la fête. C’est Jésus qui est entré dans ma vie et un jour je sais que je verrai Dieu. J’ai fait une année d’étude architecture, mais j’ai laissé tomber pour rentrer dans une école biblique. J’y ai appris la relation avec Dieu. Tout ce que je pouvais chercher dans le monde entier ne peut se comparer avec l’amour de Dieu. Je veux maintenant vivre pour lui et le partager avec plus de gens.
En 2005, mon école biblique m’a envoyé au Guatemala pour 6 mois pour partager la foi avec les personnes, l’aider et la servir. Je suis retourné aux Etats-Unis pour terminer mes études religieuses, puis je suis retourné au Guatemala pour travailler pour cette école en encadrant les jeunes venant pour 6 mois. J’aimerais rester vivre ici au Guatemala.
Je peux dire que je vis en paix, heureux et que je suis satisfait de l’œuvre que je réalise dans ma vie grâce à Jésus.

VICTOR
On m’appelle Acide ou le Kiko. Je suis né à la capitale du Guatemala. J’ai 35 ans et 5 enfants, mais tous de mère différente. Je n’ai pas de travail, car c’est très difficile d’en trouver pour moi à cause de mes antécédents.
A dix ans, j’ai commencé à traîner dans les rues et à connaître le monde. Mes parents se sont séparés et ils ne me voulaient plus avec eux. Au même moment, j’ai commencé à traîner avec les bandes, a boire, fumer, prendre de la cocaïne, du crack, des pilules et à toucher aux armes.
Je suis resté environ 25 ans dans la rue. On m’a pointé un pistolet sur la tempe plusieurs fois. J’ai des cicatrices sur tout le corps. Quand on commence à faire partie de bandes, à consommer et à vendre de la drogue, avoir le pouvoir, au début cela parait chouette. Il y a beaucoup de plaisirs : femmes, pouvoir, argent,…
Je ne me souviens plus de nombre de personnes que j’ai pu tuer. Je ne suis jamais allé en prison pour homicide, parce que mon travail a toujours été propre. J’ai tué beaucoup de racaille : ils voulaient toujours plus de territoire, et vu que je vendais de la drogue, cela ne me convenait pas.
Je suis tombé plus durement dans la drogue et je ne vivais plus en paix. Personne ne croyait en moi. Je dormais dans des abris de fortune. Je suis allé 5 fois en prison pour consommation de drogue ou vol.
Il y a cinq mois, un ami de l’Eglise m’a invité et j’y suis allé sans savoir ce qui allait passer dans ma vie. A partir de là, j’ai rencontré Dieu et il m’a aidé à changer petit à petit.
Maintenant je n’ai pas encore de travail, mais grâce à Dieu, mes enfants et moi-même pouvons manger. Il faut continuer à se battre. Grâce à Dieu, ma vie est en train de changer énormément et avec lui, tout est possible.

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